Les NFT, c’est quoi ? Comment ça marche ? Que peut-on acheter avec ce jeton cryptographique ? Et Pourquoi y a-t-il un tel engouement autour de cette particularité de la blockchain ?
Il ne s’agit pas d’une nouvelle cryptomonnaie, mais d’un jeton non-fongible, qui vous permet de vendre ou d’acheter des œuvres d’art numériques. Vous avez du mal à comprendre le concept ? Je vous explique ici, le plus clairement possible, tout ce qu’il faut savoir sur les NFT.
C’est quoi au juste un NFT ?
Le NFT pour « Non Fungible Token » (jeton non-fongible en français), est un code associé à une œuvre numérique qui sert de titre de propriété dématérialisé pour celui qui le crée ou qui l’achète. En gros, c’est un code qui permet d’identifier le détenteur d’un produit numérique.
C’est un actif numérique émis sur une blockchain, comme un Bitcoin, sauf qu’il ne s’agit pas d’une monnaie d’échange mais d’un identifiant unique lié à une œuvre. C’est pour cette raison qu’on parle de jeton « non-fongible ».
Si un bitcoin égale un autre bitcoin, tout comme 1 $ = 1 $, chaque NFT à une valeur unique. Tout dépend forcément de l’œuvre à laquelle il est lié. C’est finalement un certificat d’authenticité, infalsifiable, puisqu’enregistré sur la blockchain, rattaché à la fois à une œuvre et à une adresse de la Blockchain.
Que peut-on vendre ou acheter en NFT ?
Absolument tout ce qu’on peut créer numériquement, peut être lié à un NFT et revendu à un prix fixe ou à la suite d’une mise aux enchères. Comme pour l’art de manière générale, on peut acheter une œuvre numérique en NFT pour différentes raisons :
Certains veulent réaliser un investissement financier.
D’autres collectionnent les œuvres d’un artiste en particulier, d’un style, d’une époque, etc.
D’autres encore y trouvent une valeur sentimentale ou craque pour l’esthétique d’un produit.
Les premiers NFT sont apparus en 2017, avec les CryptoKitties. Ce sont des cartes de jeu virtuelles représentants des chats qui se vendent et s’échangent toujours. Désormais, le marché a explosé et on trouve absolument de tout :
- Tableaux numériques
- Photos ou vidéos
- Musiques
- GIFs animés
- Sons
- De simple tweets…
On ne parle évidemment pas de n’importe quel tweet, puisqu’il s’agissait du tout premier tweet de Jack Dorsey, le fondateur de Twitter. En mars 2021, il liait son premier tweet à un NFT, qu’il mettait en vente aux enchères pour récolter… 2,9 millions de dollars. Un collectionneur a voulu devenir propriétaire de ce premier tweet et il n’a pas eu peur de mettre le prix.
Comment ça marche ?
Tout ce qui peut être créé numériquement peut être vendu sous forme de NFT. On pourrait presque comparer le marché du NFT à une brocante numérique géante et mondialisée. Il vous suffit de produire quelque chose qui peut se télécharger sur internet, de rejoindre une plateforme NFT pour créer votre jeton non-fongible et de le mettre aux enchères sur cette même plateforme.
On peut simplement fixer un prix d’achat ou bien mettre notre NFT aux enchères. Si un client est intéressé, il va payer en cryptomonnaie et le transfert est effectué immédiatement. C’est la plateforme qui gère la vente et un nouveau Block sur la Blockchain est créé, regroupant toutes les informations sur le vendeur, l’acquéreur, le prix, la date de la transaction et les spécificités de l’œuvre.
Je parle un peu plus haut de brocante, parce que tout comme dans le milieu de l’art classique, il y a énormément de mauvais produits pour quelques œuvres vraiment intéressantes. Actuellement, c’est un peu la folie, puisque n’importe qui essaie de gagner de l’argent en vendant une vulgaire photo volée sur internet, en créant une page Word avec 3 mots dessus ou bien même enregistrant ses flatulences…
Le principe est simple, il y a toujours quelqu’un prêt à acheter et collectionner n’importe quoi. Cette folie du NFT ne devrait pas durer très longtemps, mais certains se disent que les premiers pets en NFT pourront peut-être se vendre très cher dans quelques années… Wait and See.
Des exemples concrets
La NBA est une des premières grosses structures à avoir mis en place un système de vente de NFT pour les collectionneurs. Un peu à l’image des pochettes Panini pour avoir des photos de nos joueurs préférés, on achète des pochettes virtuelles NFC contenant des vidéos d’action spectaculaires. Dans ces pochettes on découvre les vidéos qu’elle contient. Certaines sont plus rares que d’autres, on va les collectionner, et si on le souhaite, les vendre ou les échanger.
Pour le jeu vidéo également les NFT sont intéressants. Dans « Age of Rust » par exemple, on peut découvrir des items, des objets virtuels uniques, qui sont des NFT. Il existe ensuite une place de marché dédiée pour les vendre ou les échanger à d’autres joueurs.
Une utilité réelle pour les créateurs
Au-delà de folie spéculative qui entoure actuellement ce jeton cryptographique, le NFT a de nombreux atouts pour les artistes. Le créateur d’un tableau numérique ou d’un GIFs, peut vendre son travail directement, sans intermédiaire et l’acheteur grâce à la blockchain peut savoir s’il achète vraiment un produit original à l’artiste où s’il s’agit d’une copie.
Si ce vendeur revend ce produit numérique inédit, le nouvel acheteur pourra lui aussi vérifier que l’œuvre est authentique. Certaines plateformes mettent également en place des commissions à la revente pour l’artiste.
Par exemple, si un acquéreur achète un tableau à 100 $ et qu’il le revend quelques mois plus tard à 150 000 $, l’artiste va toucher une commission. Le créateur original n’a rien à faire, la Blockchain gère le contrat automatiquement. Dès que le produit est vendu, la part de l’artiste arrive directement sur son portefeuille électronique.
Un artiste inconnu peut vendre plus facilement ses créations à des collectionneurs ou des investisseurs. Des personnes dans le monde entier peuvent découvrir les œuvres et les acheter en quelques clics. Il n’y a pas de documents d’authenticité à signer, pas de fraudes possibles, la blockchain permet des échanges en toute confiance.
Des ventes de NFC incroyables
Pour l’instant, ce sont surtout les artistes les plus connus qui en profitent beaucoup. La chanteuse canadienne Grimes à réussi à vendre dix œuvres numériques en moins de 20 minutes, pour un total de 5,8 millions de dollars. L’actrice Lindsey Lohan a créé un NFT qui s’est vendu à près de 60 000 $.
Autre vente étonnante qui a beaucoup fait parler, c’est celle du GIF animé du chat Nyan Cat, qu’on peut trouver gratuitement partout. Un collectionneur a déboursé 500 000 $ pour avoir le GIF originel…
La palme de la vente la plus incroyable est décernée à l’œuvre numérique de l’artiste Beeple, qui a fait un patchwork de ses dessins et animations réalisés quotidiennement pendant plus de 13 ans, nommé Everydays : The First 5000 Days. Cette mosaïque désormais célèbre s’est vendue à près de 70 millions de dollars. Peu de tableaux de Picasso se sont vendus à ce prix…
Que faut-il attendre des NFT ?
On ne sait pas trop exactement, mais les possibilités peuvent être très nombreuses. Il y a actuellement une inquiétude sur une bulle spéculative qui pourrait exploser. Plusieurs économistes estiment que l’immense majorité des NFT ne valent rien et que leur valeur s’effondrera d’elle-même très rapidement.
Cependant, le système de blockchain et de NFT pour certifier une œuvre ou lier un objet virtuel unique à un utilisateur, permet de nombreuses applications, aussi bien pour les grandes marques que pour les artistes indépendants. C’est donc une technologie d’avenir qui va forcément se diversifier.
Pour l’instant, on pourrait se croire dans un mauvais épisode de Black Mirror. Le NFT a entraîné des dérives spéculatives importantes et chaque jour des milliers de NFT sans intérêt sont créés, avec pour simple but de gagner de l’argent en vendant tout et n’importe quoi. Cela dit, le marché de l’art se réjouit de cette nouvelle possibilité qui permet d’authentifier les œuvres, et de nombreux artistes ou créateurs voient un bon moyen de mieux gagner leur vie en limitant les intermédiaires.